Despedida…

Misma onda irmãoes


Voila que je vais bientôt quitter Cuenca…Je me « despedidais » (despedida = moment d’au revoir) presque d’Ariol au marché ce midi. Elle ne veut pas que je m’en aille.
« Allez, pars Samedi d’après..?! » alors que je lui disais que je pensais partir CE samedi.

C’est souvent comme ça quand on reste quelque temps dans un lieu et qu’on s’habitue à cotoyer des personnes. Au moment où l’on dit que l’on va reprendre la route ils nous demandent de rester un peu encore. Et plus tard ce sera toujours: « un peu encore… »!

Pour moi c’est l’égoisme de chacun qui fait que l’on veut que les êtres que l’on apprécie restent auprès de nous. A chacun son égoisme, à chacun son être, et à chacun de sentir quand il est temps de partir. Au pire ce sera pour mieux se rendre compte qu’on à envie de retourner. Un départ fait émerger des sentiments, affronter des questionnements,…C’est toujours une remise en question.

Ça m’avait fait la même chose à Alagoinhas, quand j’avais pensé m’y rendre pour une soirée assister à une célébration du Candomblé. Finallement, invité et bien choiller, et puis sentant qu’il fallait que je reste, j’y ai passé 2 semaines. Au moment de finallement partir, mes 2 potes Ed et Léo, mais aussi la maman d’Ed et sa copine, ne voulaient pas que je m’en aille! « Reste jusqu’à ce jeudi, on ira au théâtre ensemble. Et puis Samedi Ed chante… » – « Non, désolé, je dois y aller, il me reste tout juste 2 semaines pour traverser le Brésil et la Bolivie afin de retrouver mes soeurs le 18 Décembre `Arequipa, Péru. J’aimerais avoir du temps pour me poser un peu sur le chemin, et en plus  je n’ai encore aucune idée de par ou passer. Tout juste tirer un trait sur une carte… »

Mon argument c’est souvent: « Et comment crois-tu que j’ai fait pour sortir de France, avec ma famille, mes amis, ma petite amie…Il y a un moment ou il faut savoir dire que l’on part et le faire.
Une maie me disait hier: « Tu va beaucoup me manquer. C’est toujours comme ça hein ?! » – « Oui, c’est toujours comme ça, rien ne perdure, tout évolue tout le temps. En l’acceptant on se libère. Mais t’en fais pas, tu recroisera quelqu’un qui te fera penser à moi. »

Ce que je voulais dire c’est qu’elle rencontrera d’autres situations qui lui feront penser à moi. C’est ce que j’ai commencé à dire au Brésil:

« Nos vemos – On se voit plus tard sur le chemin (de la vida)/ on se reverra »

Pour moi cela signifie effectivemment qu’on va se rencontrer à nouveau. Mais ce sera sous une forme différente surement. On peut voir un objet, une situation, une personne physique, son énergie,…qui nous feront penser de nouveau à la personne connue.
En discutant hier soir un ami disait que « La mort est dans l’oublie ». J’y crois. Il y a un mythe à propos d’un guerrier je crois. Dans l’histoire on lui donne le choix:

« Tu dois choisir entre cette bataille ou rencontrer ta future femme.
Si tu rencontre ta future femme, tu va te marier, avoir une descendance et ton sang va être dilluer petit à petit. Tu sera oublier.
Si tu va mener cette bataille, il y a de grande chance que tu y laisse ta vie, cependant tu ne sera jamais oublié et vivra de cette manière éternellement. »

Dans la même idée, lorsqu’on voyage, les amis et la famille ne sont jamais loin. Un film, un repas, une personne,…tout autant d’occasion de penser à ces personnes que l’on aime ou encore de ressentir leur énergie. Pour l’Amour, c’est un peu différent, je crois que la personne aimée se retrouve dans plus de choses, voire pas mal de moment qu’on pense qu’on aurait pu passer ensemble…Dans les opposition ste les rapprochements égalemment. (Bon enfin dans mon cas, Lau, avec qui je ne suis plus a été très présente.)

Ce qui manque par contre, c’est comme après la mort de quelqu’un, c’est de ne pas pouvoir faire l’expérience de ressentir cette personne près de nous, d’entendre sa voix, de le voir. Il manque les formes physiques de l’énergie.
Je vais faire ici faire une comparaison osée avec la différence entre la photo numérique que l’on voit sur l’ordi et la Photo argentique tirée sur papier et clouée au mur.

Alors que l’on sait que la photographie numérique est dans l’ordinateur et que l’on PEUT (potentialité) la consulter, il est toujours surprenant, émouvant, agréable de tomber sur une vieille photo dans un tiroir ou en prenant attention à la déco de notre chambre.

L’un est potentiellement visible mais hors du présent et il faut penser à le consulter, l’autre peut s’imposer à vous à tout moment.
C’est la même histoire avec le fait d’ouvrir un répertoire pour y chercher une entrée et tomber sur le nom d’anciens amis en feuilletant. Sinon on peut aussi taper quelques lettres dans un champs de recherche sur un ordinateur et ne voir que la fiche concernée.

L’un est purement efficace, l’autre est sensible et plein de poésie.

Bon alors, revenons en à nos moutons. Ha oui, le fait de rencontrer les gensqui sont partis à travers d’autres expériences.
A propos de ça, il est aussi fréquent dans le voyage de rencontrer une personne que l’on connait, à travers une autre personne.

A qui ça n’a jamais fait en voyageant, fraichement arrivé dans le pays (ou non) d’apercevoir quelqu’un au loin et de sentir comme si c’était un tel…et puis de se ramener à la raison et s’auto-dire:

« Mais non, je ne suis pas dans ma ville, c’est impossible que ce soit lui ».

Et parfois, ces personnes ressemblantes, on les rencontres pour de vrai! Je me demande même s’il n’y a pas quelque chose d’un peu pré-déterminé là-dedans!?

J’illustre avec l’expérience la plus récente:
Dans cet hostel est arrivé Lucas, un Brésilien du nord, vers Recife. Blanc, peau un peu bronzée, grand, fin, les cheuveux long bouclés style crêpu, et les yeux fin et pétillant. Précieux. Il me faisait penser à quelqu’un, non pas seulement physiquement mais égalemment « son onde », son énergie.
Voilà que j’ai mon pote Flo sur Skype. Ça faisait longtemps qu’on s’était pas eu et pouf, le voilà. Et voilá qu’entre dans ma chambre le grand Lucas avec sa pureté à la Brésilienne.

Eux ne se reconnaitrons pas l’un dans l’autre, mais moi je la sens l’onde ;) Les yeux brillants, fin, la taille, le corps, fin, la gentillesse pure,…

Misma onda irmãoes

Ce qui est intéressant c’est que souvent lorsque l’énergie est semblable, l’apparence physique suit avec.
Les phylosophes disent que « l’intérieur forge l’extérieur ». J’en suis maintenant convaincu!

Et ce genre d’expérience, ce n’est pas une seule fois dans le voyage. Ni même uniquement dans le voyage…

Passant mes 25 ans j’ai pris conscience de cela; le fait que je commençais à rencontrer des gens qui me font beaucoup penser à d’autres. Ça doit être qu’on a rencontré déjà assez de monde dans sa vie pour réussir à établir des parallèles.

Il parrait que les hommes se retrouvent avec une femme qui « ressemble » à leur mère…(pour les femmes je me souviens plus). Et ce sentiment fait parfois peur ;)
May – Maman, Lau – Juju…je n’irai pas plus loin.

Alors voilà, je suis unique mais égalemment un mélange de plein d’autres personnes. Et ces autres personnes sont un peu de moi. Alors si vous les rencontrez, pensez à moi, j’en ferai de même, et on sera tous immortels !

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4 thoughts on “Despedida…

  1. pascale kaplan

    Alors Nicolas, c vrai que c un peu l’égoïsme de chacun qui fait qu’on voudrait que l’autre reste…. mais qui peut se raisonner car on sait bien que l’autre a besoin de mener sa vie, de continuer son chemin…et on peut l’accepter quand on a développé de l’affectif avec cette personne…on peut lui redonner sa liberté….

    Mais dire « un peu plus tard » c aussi se donner un peu de temps pour apprivoiser ce moment de deuil soudain à l’annonce de devoir bientôt se séparer de l’autre….on peut se préparer alors à vivre ce deuil et la douleur est moins vive, étalée et ensuite acceptée ( on voit cela dans les cas de personnes malades condamnées)…on a le temps de mettre en place des statégies pour moins souffrir et accepter le deuil obligé…un contact, un n° de tel, un cadeau….un échange de mail ou de courrier….
    C aussi ne pas oublier que l’autre a accepté la relation au risque de voir l’autre s’en aller et s’est investi affectivement….le mot égoïsme n’intervient alors que si la personne ne veut pas prendre en compte les nécessités de vie de l’autre et le garder uniquement pour ses besoins…
    Une relation, si elle a été dans l’échange, se respecte et l’on peut se sentir remerciant d’une certaine manière….c quelquechose qui a fait vivre, appporté du bien être, de la chaleur humaine…et lui redonner quelquechose en échange me semble juste, même si ce n’est qu’un peu de temps….soit alors l’annoncer un peu avant ou bien donner un peu de temps me semble normal….

    Quant à l’histoire du guerrier, non je ne suis pas d’accord….ce qui compte c de rester présent pour ses proches et dans ses proches… physiologiquement les traces que l’on laisse dans le sang sont très importantes et non « diluées », elles peuvent même avoir des conséquences génétiques importantes…. et puis la dimension de la personne se transmet par bien d’autres choses ressenties par ses proches et relatées…. et même participe à la construction de sa descendance ce qui n’est pas rien…. alors que quand tu combats pour la postérité, le souvenir que tu laisses n’est là que pour la masse qui va pouvoir se projeter dans toi et l’évènement mais pas pour ce que tu étais dans ta complexité tout le reste du temps….c un souvenir illusoire d’une personne…..

    Enfin, je crois qu’un départ effectivement fait ressentir également car si la relation est dans un seul sens c qu’il y a un mécanisme de défense qui est là pour ne pas souffrir, ne pas être touché ou atteint et qu’on n’est pas dans la réalité d’une vraie relation interpersonnelle….qu’il y a qqchose à creuser de plus ce ce côté et à chercher pourquoi on se protège….

  2. pascale kaplan

    Pour ce qui est de la ressemblance avec la mère pour les hommes, ce n’est pas aussi simple…il y a la ressemblance physique qui peut mener à une imprégnation certaine puisque la mère est la première figure d’attachement…
    mais un homme peut se retrouver ainsi avec une personne qui a certains traits physiques de sa mère et le caractère de son père….! (inversement pour les filles) cela dépend du problème et de ce qui l’a imprégné dans la relation à ses parents….
    Le « problème » (ou la névrose plus ou moins accentuée que tout le monde a et liée à une souffrance psy infantile de l’enfant) qui a eu lieu dans l’enfance vient se revivre dans la répétition de la situation souffrante à travers le choix amoureux…..cela ressemble à…et n’est jamais tout à fait la même chose mais se représente pour résoudre le conflit ou problème de l’enfance et ainsi trouver un dénouement plus heureux….

    Et effectivemnt, on a choisi un peu de chacun qui nous correspondait tout en étant unique….!
    et aussi, les traits dépendent des tensions internes qui s’expriment sur le squelette….d’où la psysiognomonie….qui a été bcp controversée en son temps mais qui est la base aussi des types homéopathiques pour soigner les gens….

  3. pascale kaplan

    Ouh là…un peu compliqué ce message par moment !

    Bref, je recommence…
    les parents, qui sont les premières figures d’attachement de l’enfant, servent de référents pour l’enfant quand il rencontre d’autres personnes…normal ce sont ses premières visions du monde et l’enfant qui ne connaît que ses parents et qui dépend d’eux pour sa construction valide tout ce qui’ls mettent à sa disposition comme bon…
    mais attention, ils n’ont pas forcément été bénéfiques pour l’enfant dans leurs rapports avec lui et ce qu’il lui ont enseigné…alors, comme cette imprégnation est un peu inévitable, on va débroussailler en choisissant dans un premier temps, à l’age adulte, des personnes qui ressemblent aux référents ( c le concept de répétition freudien) , avec plus ou moins de caractéristiques, visibles ou non, et de façon inconsciente…
    ensuite, on va prendre conscience des inconvénients de ces expériences et s’éviter de re subir les mêmes problèmes dans les suivantes….tout est une affaire d’expériences et d’équilibrage dans la relation avec l’autre….

  4. Vilma

    ahh, le sujet super intéressant sur la création, maintien, fin de la relation. c’est vrai que l’on est encore plus confrontés à cela lors du voyage (ou du moins on est plus attentif à cela, parce que l’on noue des nouvelles relations sortant de l’ordinaire)

    question du jour du coup:
    peut-être que si les personnes sont calées sur les mêmes cycles, si elles ont la sensation de vivre une relation pleinement et mutuellement, il est facile de partir (et de revenir), de laisser partir (et de laisser revenir), parce qu’en quelque sorte, tout ce qui est de meilleur est partagé et le mini-cycles se renferment et se rouvrent naturellement
    = cas d’école ou possibilité réelle?

    dans la suite logique, si la relation n’est pas équilibrée, l’un décide de partir (et comme la décision vient de lui, il lui est relativement « plus facile » de partir), et celui qui reste est plus mal à l’aise du simple de subir?

    ça me paraît pas complet, mais bon, à suivre :)

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